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DE HENRI III. [l589] 385
quatre et cinq écus qu'il exigeoit par jour de chaque tête pour la dépense, quoique fort maigre, il faloit encor faire quelques presens de perles ou de chaînes d'or à madame, et de vaisselle d'argent et deniers comptans à monsieur, avant qu'en sortir. Lui et ses compagnons fourageoient les meilleures maisons de la ville, où ils cherchoient les écus, qu'ils disoient de bonne prise, parce qu'ils étoient royaux.
Ce même jour, les Etats de Blois furent clos; et le Roy, au lieu de monter à cheval et de se fortifier d'hommes et d'argent, va si nonchalamment qu'il laissa perdre Orleans, qu'il eût sauvé, et beaucoup de ses bons serviteurs, en se montrant seulement : ceux de Paris n'ayant jamais entrepris ce qu'ils ont fait que sur l'assurance de la reddition de cette place.
Le mardy 17 janvier, on plaida à la grande chambre à huis ouverts, nonobstant l'emprisonnement des plus saines et meilleures parties de la cour; et fut tenuë l'audience par le president Brisson, qui, combien qu'il fût des plus suspects, par quelque poictevine ruse et promesse aux Seize, qui disoient tout haut qu'il leur avoit promis d'étre homme de bien, se garantit de la prison, et de fait exerçant état de premier président, demeurant toujours depuis en la cour.
Le jeudy 19, la cour assemblée ordonna par arrêt qu'elle se joindroit au corps de la ville de Paris, pour lui adhérer et l'assister en toutes choses, même contribuer aux frais de la guerre résolue pour le bien public.
Par autre arrêt du ao, est dit que Compans et Cotteblanche, echevins que le Roy avoit sur leur foy envoyés à Paris pour retourner à Blois dans quinzaine, 45. -«5
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